Dimanche 11 décembre 1921.Article du 11.12.1921
Il fait froid, il pleut, mais ce mauvais temps n'a pas empêché les fidèles de se rendre nombreux à la chapelle de l'Immaculée Conception rue du Père Bonnet, quartier Figuerolles à Montpellier. Là se déroule une fête religieuse dédiée à la Vierge Marie. C'est Mademoiselle Marie-Rose Françoise LAUZIER (Lauzier qui deviendra LAUGIER à la suite d'une erreur d'écriture à l'état civil), organiste et chef de choeur, qui dirige les artistes comme il est mentionné dans l'article paru dans la presse locale. C'est évidemment avec beaucoup d'émotion que je parle de cette demoiselle puisqu'après son mariage le 13.09.1923 avec Pierre-Paul Saurel, elle deviendra, le 02.10.1932, ma mère.

Alors, que de souvenirs...
Dans notre villa au 6bis rue Anterrieu à Montpellier (quartier Figuerolles), le piano droit, noir, un "Pleyel" offert par une de ses tantes, ancienne directrice d'école à Saint André de Sangonis. Le piano, sous les doigts fins et élégants de ma mère allait faire de ma soeur et de moi-même des musiciens passionnés.

La voilà bien campée sur son siège, le solfège "Danhauser" installé sur le pupitre, et moi encore petit, debout à sa droite, battant la mesure aussi nettement que je le pouvais. 1 - 2 - 3 - 4, c'est parti. Les rondes, les blanches, les noires et les croches défilaient et ma mère, avec beaucoup de patience et d'amour, corrigeait mes "déraillements".

Puis ce fut le Conservatoire, place Sainte Anne, où j'ai passé une partie de ma vie dans les classes de solfège et de violon.

Ce jour, je lui rends un hommage simple, affectueux, et je la remercie. Elle ne se doutait pas qu'elle allait entraîner dans la musique, non seulement ses enfants, mais aussi ses petits enfants, ses arrière-petits enfants et son arrière-arrière-petit fils. Grâce à elle, nous sommes tous musiciens et l'aventure musicale perdure depuis. Son ombre est là et c'est souvent que je pense à elle quand je dirige l'orchestre de chambre que j'ai créé en 1974. Orchestre que je dirige avec passion, plaisir, entouré de mes vrais amis musiciens.

Pierre-Laurent Saurel